Potosi est une
ville située à un peu plus de 4000 mètres d’altitude. Pour
l'anecdote, elle est plus
haute que la ville de Lhassa au Tibet poutant reconnue comme le toit
du monde.
Potosi a été
fondée en 1545, par la découverte de ce minerai si cher pour les
conquistadors espagnols, « l’argent ». Mais, bien
entendu, comme toutes les réserves, cela s'épuisse, Potosi connue
donc un déclin et une certaine pauvreté après une réelle
prospérité.
La ville de Potosi
est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco pour son
architecture coloniale et également pour le « génocide »
commis lors de l’exploitation de ces mines d’argent par les
conquistadors españols.
La
visite des mines
La
visite de ses mines est en quelque sorte un pèlerinage/hommage en
l’honneur de tous ces hommes qui y furent exploités et y perdèrent
la vie. Les
conditions de travail étaient abominables. Tous les ans, des
dizaines d’indigènes mourraient d’épuisement ou empoisonnés
par les vapeurs de mercure. La seule nourriture mise à disposition
était des feuilles de coca, vendues par les responsables de la mine.
Il y aurait eu entre 5 à 8 Millions d'indiens Aymaras et Quechuas à
mourir dans ces mines .
Marco, notre guide, a lui même travaillé dans la mine pendant 15 ans. A ce jour, les mines sont organisées en coopératives. De ce fait, chaque mineur peut organiser ses horaires comme il le souhaite (environ 12h). Il doit produire suffisamment pour pouvoir négocier sa production en fin de semaine ou mois. La plupart du temps, les mineurs travaillent en équipe, une personne creuse, un autre perfore et un qui pose la dynamite et les autres remplissent le chariots. Les salaires sont divisés par rapport à la difficultée de chaque tâche (5000 bol. (520 euros) pour la personne qui pose la dynamite= c'est le plus haut salaire). Bon, concernant les couvertures sociales, c'est une autre père de manches, il n'y en a pas ou très peu !!!
Les mineurs travaillent chaque jour (sauf dimanche) dans des températures qui varient entre 0° et 40°. On y extrait de l’étain, un peu de zinc, très peu de cuivre et de l'argent (par chance).
El
tio
El
Tio
est le mari de Pachamama.
Il représente la fertilité. El
Tio
est surtout un diable devenu le dieu du monde sous terrain. Lorque,
les
espagnols exploitaient la mine, ils trouvèrent un moyen d’obliger
les esclaves à travailler. Ils abussaient de leurs croyances envers
Dieu et la Pachamama en leur disant que si ils n'allaient pas
travaillés, ils seraient tués par le diable... El Dio !!
Comme le « D »
n'existe pas les langues indiennes (quechua /aymara), « El
Dio » se transforma en « El Tio » !! Il est
présent dans chaque galerie.
Lorsque
les mineurs entrent dans la mine, ils commencent par faire une
offrande à « El
Tio ».
Et chaque vendredi soir, tous se réunissent autour de lui. Ils
s’installent et honorent El
Tio
par des offrandes pour obtenir sa protection.
Ils versent de l’alcool, mettent des cigarettes allumées dans sa bouche et répandent des feuilles de coca autour de lui. Puis, ils fument, mâchent la coca. Marco nous fait une démonstration des offrandes faites à El Tio. Il arrose sa tête et son sexe proéminent, signe de sa fertilité (et surtout de sa virilité !!!: Il ne faut pas oublier que la mine est un monde exclusivement masculin!) , avec un petit flacon empli de cet alcool à 87 degrés que boivent les mineurs. Puis, il allume une cigarette et la lui met à la bouche, avant de répandre autour de lui des feuilles de coca.
Petit film à visionner :
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